Historique

Le Barbet, une histoire étonnante!

La question de l’origine d’une race est presque toujours impossible à
établir. Globalement, considérons que les races de
chiens sont aussi artificielles que
les frontières des hommes, et partons du fait que, au Moyen-âge, c’est par le terme
« barbet », signifiant barbu, qu’on désigne une version française de chien d’eau. Il
s’agit d’un chien au poil long et frisé particulièrement bien adapté à l’eau et au climat
rigoureux. Les sources écrites et iconographiques suggèrent qu’il est répandu dans
les régions d’Europe occidentale intégrant des biotopes favorables aux oiseaux
aquatiques : à l’époque, les zones marécageuses étaient beaucoup plus répandues
qu’aujourd’hui ! 
On ne peut ainsi attribuer aux chiens d’eau une origine géographique précise, même
si leur désignation précoce en langue française constitue un indice plus qu’un réel
argument. C’est ainsi qu’on parle aujourd’hui du barbet comme du seul chien d’eau
français.                
En 1694, le Dictionnaire de l’Académie Française atteste que l’expression « crotté comme un barbet » est installée dans le langage courant ; mais on dit aussi d’un homme qui en suit un autre partout, « qu’il le suit comme un barbet. » Aux 17è et 18è siècle, il est très présent dans la littérature et l’iconographie française. Durant tout le 1er Empire, en France, la popularité du barbet est particulièrement grande au sein des régiments et de nombreux soldats emmènent leur chien en campagne. Il faut noter qu’à l’époque « caniche » et « barbet » représentaient, aux yeux de la plupart des gens, le même chien ! Pour un grognard de la Grande Armée, un grand et gros caniche bien frisé et bien crotté devenait un barbet et vice versa ; d’où une certaine confusion.

Au début du 19ème siècle, on utilisait également le barbet à bord des navires. Il servait à rapporter les oiseaux de mer que l’on tuait, ou bien tout ce qui pouvait tomber à la mer. Si son descendant le caniche connaît le succès, le rustique barbet subit au 20ème une importante désaffection. Le coup de grâce fut porté à la race par différents facteurs : - le déclin de la chasse au gibier d’eau.- la mode des chiens de chasse plus polyvalents ou anglais.- l’élégance et le raffinement des caniches.- et enfin, les exigences de son toilettage.    
Au 13è siècle, nos régions sont encore recouvertes d’immenses forêts et l’agriculture est relativement peu développée. Par contre, la chasse occupe une grande place et est réservée à la noblesse qui possède des dogues du mâtin et peut-être des lévriers. Les chiens « barbet » sont quant à eux gardiens de troupeaux, rapporteurs et donc omniprésents dans les campagnes. Aux cours des siècles, différents types ou familles se sont formés : les épagneuls et autres « spaniels », les chiens d’eau portugais, le terre-neuve, les bergers, les griffons, les briards, les caniches …etc.
 

                        Une des mention les plus ancienne et précise du barbet se trouve dans un recueil de contes de 1580 : « La nouvelle fabrique des excellents traits de vérité. » du moine Philippe Le Picard. Il y évoque le « chien barbet », « le plus gaillard, le plus noble, le plus habile, le plus gentil et le mieux appris qui se puisse voir, voire quand est pour aller à l’eau et y prendre tout gibier. »

 

                         
Et il faillit réellement disparaître totalement ; il fallu attendre 1980, pour que quelques amoureux de ce chien ne fondent le Club du Barbet et autres chiens d’eau. Des « retrempes » avec le caniche et d’autres chiens d’origines inconnues permettent de redémarrer une production qui amène en 1986, puis en 1999 à la publication officielle d’un nouveau Standard de race. Depuis, peu à peu, le grand frère du caniche a réapparu dans nos rues, nos forêts et …nos podium. Mais une chose est certaine, il n'y a pas d'ancien ou de nouveau barbet, il n'y qu'une sorte de barbet qui est le fruit de nombreux éleveurs amoureux de la race.



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